Le Pic de Néouvielle trône au dessus de la réserve naturelle du même nom, et offre un point de vue époustouflant et vertigineux sur les lacs à ses pieds et la majorité des sommets mythiques des Pyrénées. C'est un "3000" incontournable et très prisé des randonneurs: la vue passe de l'Aneto à la vallée d'Aspe. Sa voie normale comporte assez peu de difficultés et son accès est assez court, permettant l'ascension sur la journée.
Attention cependant à ne pas prendre cette course à la légère: c'est un parcours de haute montagne, on navigue à l’œil (ou au cairn), et les névés sont présents presque toute l'année, les crampons et piolet sont donc indispensables.
La neige s'est invitée aujourd'hui, avec une couche superficielle heureusement molle et non gelée sinon nous aurions été contraints de renoncer au pied du sommet.
Point positif: la neige rendant l'ascension par les barres rocheuses impossible, les nombreux randonneurs non équipés ont abandonné: nous sommes passés par le glacier avec les crampons pour terminer l'ascension, pour arriver seuls au sommet, un luxe incroyable à cette saison pour un sommet si convoité!
Départ: Parking du Lac d'Aubert. Depuis la Vallée d'Aure, passer Saint-Lary,
et prendre à droite à Fabian direction "Réserve du Néouvielle". Poursuivre la
route qui grimpe fortement en lacets jusqu'au Lac d'Orédon. L'accès est
ensuite réglementé et payant, avec une barrière à péage. Continuer la route
jusqu'au parking du Lac d'Aubert.
et prendre à droite à Fabian direction "Réserve du Néouvielle". Poursuivre la
route qui grimpe fortement en lacets jusqu'au Lac d'Orédon. L'accès est
ensuite réglementé et payant, avec une barrière à péage. Continuer la route
jusqu'au parking du Lac d'Aubert.
Difficulté (voir niveaux de difficultés):
- Montagnard
- Randonnée au dénivelé peu important pour un "3000", mais l'ascension est
sérieuse. Le parcours se déroule dans un chaos indescriptible de gros rochers.
La navigation se fait au cairn et au nez.
- La dernière partie nécessite d'être équipé (crampons indispensables), car le
passage par le glacier permet d'éviter deux barres rocheuses assez
compliquées. De plus la neige peut s'inviter à tout moment, compliquant
l'ascension. Deux cheminées terminales de quelques mètres.
Durée: On a mis 8 heures, compter entre 5 et 6 heures dans des conditions
normales.
Dénivelé: 950 mètres.
Carte du parcours:
Du parking, vue sur le massif du Néouvielle, le sommet n'est pas encore visible, caché par la pointe du Ramoun.
Du parking prendre plein sud par une sente en contrebas du barrage du lac d'Aubert pour le sentier commun avec celui menant au Pas du Gat.
Du barrage, il faudra prendre la sente jusqu'à de grosses dalles couchées où le chemin se sépare pour rejoindre la Brèque de Barris qui permet de basculer sur le flanc du Néouvielle, bien repérer ce passge indispensable pour passer en sécurité la crête de Barris.
Zoom sur la Brèque de Barris, 2439m, marquée par un petit pin solitaire.
Du lac d'Aubert, prendre la direction des dalles couchées plein sud, qu'on rejoint en 15 minutes.Laisser la sente vers le Pas du Gat (indiquée à gauche) et prendre à droite le petit sentier qui file au pied des rochers.
Le sentier passe plusieurs ressaut dont certains sont assez escarpées nécessitant de mettre les mains.
Le sentier alterne entre pelouse et rochers, mais sans réel répit jusqu'à la Brèque de Barris.
Vue en contrebas sur le barrage du Lac d'Aubert.
Le magnifique Lac d'Aubert, partiellement gelé ce matin. Pourtant nous ne sommes qu'à la mi-septembre, mais il ne faisait que 1° au départ du parking.
Certains ressauts nécessitent un peu d 'escalade facile.
La Brèque de Barris, 2439 m, est en vue, compter une heure depuis le parking.
Le Pic Méchant, 2944 m.
De la Brèque, la vue s'ouvre sur le flanc nord du Néouvielle, le massif de Madamète, et le lac d'Aubert.
Panorama depuis la Brèque de Barris, le sommet blanc du Pic de Néouvielle se dévoile derrière la pointe du Ramoun. Pour l'ascension, on va suivre le flanc jusqu'au pied de la Brèque de Chaussenque avant de remonter le glacier jusqu'au pied du sommet.
Une belle île sur le Lac d'Aubert, le bleu du lac est magnifique.
Le Pic de Midi de Bigorre et son observatoire.
A partir de la Brèque, il est indispensable de bien suivre les cairns, le parcours est donc à éviter en cas de brouillard. L'itinéraire emprunte la large banquette qui rejoint la Brèche Chaussenque, en surplombant le Lac d'Aubert. On passe devant deux petites cascades.
La deuxième cascadelle.
On traverse un chaos granitique indescriptible, ralentissant énormément la progression et n'aidant pas à l'orientation. La Brèche Chaussenque droit devant.
Le Pic de Néouvielle, 3091m, et sa crête.
Laisser la Brèche de Chaussenque sur votre droite et se diriger droit dans le vallon conduisant au glacier de Néouvielle.
Brèche de Chaussenque.
Le sommet, surprise, une couche de neige flanc nord, la voie d'ascension! Noter sur la gauche du dôme du sommet la petite entaille signalant la cheminée d'accès au sommet.
Il va falloir suivre sur la droite de la cuvette dans les rochers pour rejoindre le glacier supérieur (à droite), afin de contourner les blocs rocheux enneigés dangereux et fortement déconseillés.
Le glacier du Néouvielle, très limité en cette fin de saison. Crampons indispensables, la pente est forte. Il permet d'éviter les première barres de rochers. Sortir du glacier au niveau d'un petit cairn.
Ensuite, il faut normalement suivre les cairns dans les rochers pour louvoyer jusqu'à la base du sommet et la cheminée d'accès. A cause de la neige, on a du chercher des voies de contournement pour aboutir sur la crête ouest et ensuite rejoindre à flanc, très précautionneusement la cheminée. Nous avons déchaussé les crampons dès la sortie du glacier, la neige, fraîche et molle rendant dangereux la progression en crampons sur les rochers.
On a du contourner ce genre de ressauts, infranchissables avec la neige.
Du coup on est arrivé complètement sur la crête ouest du Néouvielle, la voie normale (on la prendra au retour..) serpente plutôt sur la face nord jusqu'à la cheminée. On s'est ensuite frayé un chemin entre les blocs pour rejoindre l'accès au sommet.
Le sommet du Pic de Néouvielle est en vue, ce ne fut pas de tout repos mais on y est presque!
Le Pic de Campbielh, 3173 m, une des prochaines ascensions au programme.
Le massif du Vignemale, dont la Pique Longue, 3298m, est le point culminant des Pyrénées françaises.
Se frayer un chemin...
La vue, magnifique, s'ouvre vers le sud et les sommets du Massif du Néouvielle et de Gavarnie.
Turon du Néouvielle, 3025m, au premier plan, puis le Cylindre du Marboré, 3335m.
On finit par retrouver les cairns et la voie normale. une cheminée de quelques mètres permet de passer flanc est (vue vertigineuse sur Cap de Long).
La cheminée terminale, la neige la rendant plus difficile que prévu, entre les prises glissantes et les doigts engourdis!
Quelques vires un peu exposées conduisent au pied de l'escarpement final, et on accède par une escalade facile au sommet du Pic de Néouvielle, 3091m. Une grande fierté d'avoir pu contourner toutes les difficultés pour parvenir au sommet, après plus de 4 heures d'efforts et de doutes (compter 3 heures dans des conditions normales).
Sommet du Néouvielle, le panorama est absolument grandiose, à la hauteur de sa réputation. Tous les grands noms sont là: Palas, Balaitous, Vignemale, Mont Perdu, Pic Long, Pic du Midi de Bigorre.. Jusqu'à l'Aneto et les Posets, les deux plus hauts sommets pyrénéens.
Panorama côté sud:
Pa
norama côté nord:
Arête et Pic des Trois Conseillers (3039 m) au premier plan. Au fond: Campbielh, Pic Badet et Pic Long.
La vue sur le Lac de Cap de Long est vertigineuse.
La vue s'étend sur toute la chaîne, L'Aneto, 3404m, point culminant des Pyrénées au fond à gauche, le massif des Posets, 3369m à droite. Le Pic de Lustou est enneigé au milieu.
Gavarnie (Cylindre, Marboré, Tour, Casque, Brèche de Roland, Taillon, Gabiétous).
Le refuge de la Glère.
Lacs d'Aumard, d'Aubert et de Cap de Long, séparés par la pointe du Ramoun au centre.
Le retour se fait par le même itinéraire, compter quasiment la même durée que la montée vu la pénibilité de descendre dans les blocs rocheux.
Les cairns sont indispensables sur ce parcours!
Une fois repassée la cheminée, suivre les cairns pour retrouver l'entrée du glacier, et éviter de se casser le nez sur les ressauts rocheux.
Le cairn à ne pas rater pour l'accès au glacier et éviter de descendre trop bas.
Le glacier du Néouvielle (ce qu'il en reste en septembre..).
La descente dans la pierraille et les rochers est vraiment pénible pour les articulations, mais le beau panorama durant toute la randonnée compense!
Gros plan sur l'Arbizon, 2831 m.
Des cailloux, des cailloux, des cailloux...
Les remontées mécaniques de la station d'Espiaube.
On retrouve plus facilement les cairns et donc le chemin direct à la descente.
Suivre les banquettes rocheuses jusqu'à la Brèque de Barris, ici au centre.
Ce lac d'Aubert a des couleurs vraiment superbes!
De la Brèque de Barris: le lac d'Aumard à gauche, les lacs des Laquettes à droite. La vallée d'Aure aura passé la journée sous les nuages.
La descente de la Brèque jusqu'au barrage nécessite de desescalader les quelques ressauts avec prudence, la fatigue de la journée rendant les gestes moins précis!
Un troupeau de vache près du barrage.
On retrouve le parking d'Aubert, près de 8 heures plus tard avec les pauses.
Cette course est normalement plus courte dans des conditions estivales. La neige fraîche nous aura contraints à faire de nombreux détours et prendre bien le temps d'assurer chaque pas. Ça valait le coup, profiter seuls du sommet du Néouvielle par une météo pareille: incroyable!
Aupa Senpertar!
RépondreSupprimerMagnifique sortie et superbes images d'un sommet pas facile lorsqu'arrivent les premières neiges.
Les blocs gelés et les vallons à l'ombre font patienter les montagnards qui ne se bousculent pas, contrairement au mois d'août où il faut jouer des coudes...
Très beau massif en toute saison
Laster arte
Aupa Peio!
RépondreSupprimerOui superbe massif mais comme tu dis certains parcours sont surchargés en plein été.
Et quel grand écart quand tu redescends de la solitude du sommet pour rejoindre la foule autour des lacs!
Merci pour ce topo adapté aux conditions climatiques rencontrées. Bonne recommandation que d'éviter en dessous du pic la montée par les rochers, et le contourner par la droite. Dans des conditions très enneigées et sans crampons, j'ai voulu éviter le "glacier", en montant directement par ces rocher. Mal m'en a pris : j'ai chuté très douloureusement et mis plus de 5 heures à la redescente sans avoir pu atteindre cette fois là le sommet. J'ai bien vu le moment ou je ne pouvais plus finir la descente. J'avais réussi d'autres fois : sommet sublime pour seulement 1000 mètres de dénivelé.
RépondreSupprimerMerci pour votre commentaire, qui décrit aussi ce qu'est la montagne: toujours différente, il faut savoir constamment s'adapter et faire preuve de beaucoup d'humilité! J'espère que la blessure n'est pas trop sérieuse.
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